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Lamborghini Murciélago par Bburago

Dernière mise à jour : 20 mai 2023

Modèle symbolisant une nouvelle ère pour le constructeur au taureau, la Lamborghini Murcéliago a su marquer son époque et conserve aujourd'hui une belle côte de popularité grâce à son incroyable V12. Bien que moins bruyante, sa réplique miniature au 1/24 retransmet-elle son esprit ?

Pour le savoir, commençons par rappeler l'histoire de cette supercar des années 2000 avant de nous attarder sur cette miniature proposée par Bburago !

Histoire du modèle

La Lamborghini Murciélago est une supercar qui fut commercialisée de 2001 à 2010. C'est la première voiture produite par la marque italienne, désormais sous le contrôle d'Audi à la suite de son rachat par le groupe Volkswagen en 1997. Elle a la lourde tâche de succéder à la vieillissante (11 ans déjà à cette époque !) Lamborghini Diablo, qui malgré son somptueux V12 en position centrale arrière, n'a pas recontré le succès qui lui était escompté.

Une Murciélago Phase I sur piste.

Dessinée par les équipes de Luc Donckervolke, designer en chef de la marque de 1998 À 2005, la Murcéliago inaugure un style radical qui va caractériser toutes les Lamborghini du début du XXIème siècle : des lignes tendues, un design ancéré et anguleux qui suggère la brutalité de conduite. Toujours aussi basse (1.20m de hauteur maximale), elle adopte des portes en elytre tout comme c'était déjà le cas pour ses ancêtre Diablo et Countach.


Le nom "Murcéliago" signifie "chauve-souris" en espagnol. Derrière ce nom se cache en fait celui d'un taureau ayant survécu à 24 coups d'épée lors une épreuve de corrida en 1879 à Còrdoba. Face à tant de résistance, le matador avait fait le choix de l'épargner. Ferrucio Lamobrghini, fondateur de la marque, étant lui-même un passionné de corrida, c'est dans ce contexte que tous les modèles de la marque sont nommés par des taureaux espagnols de combat.

Sur les côtés du compartiment moteur, on retrouve de grandes entrées d'air rétractables et qui m'évoquent un peu le déploiement d'ailes d'une chauve-souris.

Côté technique, la Murciélago est la dernière à reprendre le somptueux 6.2L V12 "Bizzarrini", dont les origines remontent aux années 60 avec la Miura. Si la base moteur est commune avec ses ancêtres, ce V12 à aspiration naturelle est optimisé pour être "remis au goût du jour". Il développe 580 chevaux à 7500tr/min et 651 Nm de couple transmis aux 4 roues, c'est d'ailleurs la première véritable 4 roues motrices de la marque. Le différentiel arrière est directement intégré au moteur, ainsi la transmission aux roues avant est assurée par un second différentiel, central à couplage visqueux. Placée en position centrale arrière, cette mécanique propulse l'auto de 0 à 100 km/h en 3.8 secondes et lui permet une vitesse de pointe de 333 km/h. L'auto n'est pour autant pas tant légère, avec 1650 kg sur la balance ! Une masse répartie à 70% sur l'arrière.

Le V12 Bizzarrini dans une de ses dernières versions développant 640 chevaux.

La dernière évolution de ce moteur mythique sera à bord de la Phase II de la Murciélago, la LP-640, où il atteindra 6.5L de cyllindrée pour 640 chevaux... avant de montrer son ultime version dans la déclinaison SV (pour Superveloce) de la Murciélago : la Murciélago LP 670-4 SV (2010), culminant à 670 chevaux et 660 Nm de couple pour expédier un 0 à 100 km/h en 3.2 secondes.

L'intérieur d'une Murciélago en conduite à droite. Notez qu'il s'agit ici d'une des rares versions à boîte mécanique. Pour garantir assez de traction, les pneus sont très larges. En conséquence, les passages de roue empiètent sur l'habitacle.

Présentée en 2001, la Murcéliago a fait grincer des dents malgré son look radical et ces performances dignes d'une supercar. Les puristes de la marque lui ont reproché son côté aseptisé dû à un léger gain de confort par rapport aux précédents modèles (le confort était quasiment inexistant sur de telles voitures auparavant). Il faut dire que la finition (mauvaise auparavant) a aussi fait un vrai bon en avant grâce à l'expertise d'Audi dans ce domaine. Certains continuent même aujourd'hui de dire que la Diablo est la dernière Lamborghini, alors que la Murcéliago en est une évolution puisque reprenant sa base ! La conduite de l'auto reste très spartiate. C'est la dernière voiture du constructeur à proposer une boîte mécanique de 6 rapports, plus contraignante que l'automatique pour ce genre de conduite. En témoignent le faible pourcentage (environ 10%) de ces modèles vendus avec cette transmission au profit de la boîte pilotée E-Gear à 6 rapports.


La voiture inaugure de nouvelles technologies, auparavant inenvisageables pour les modèles de la marque, telles que des entrées d'air à ouverture pilotée, un spoiler arrière orientable jusqu'à 70 degrés, des rétroviseurs qui se replient à très grande vitesse à des fins aérodynamiques. Les premiers exemplaires seront produits dès 2002 pour les USA, puis vers 2003 pour l'Europe. En tout, cette supercar sera produite à un peu plus de 3066 exemplaires, ce qui en fait malgré tout un modèle rare dans le paysage automobile. Vous le savez, la rareté se convoite. Ainsi, une Murciélago d'occasion s'échange au-dessus de 175 000 euros. Une certaine somme à laquelle il faut ajouter les frais d'entretien, comme pour toute supercar !

La miniature

La Murcièlago Phase I a été reproduite à l’échelle 1/24 par le fabricant italien Bburago. La miniature en question a été achetée il y a maintenant près de huit ans. À cette époque, les modèles de ce fabricant étaient d’une qualité très moyenne, ce de manière à tirer les prix vers le bas et ainsi de proposer des modèles accessibles à tous, aussi bien pour collectionner que pour jouer.

Les miniatures qui sont proposées à cette échelle jouissent généralement d’une qualité de finition et d’assemblage assez médiocres. Les collectionneurs pourraient qualifier l’échelle 1/24 de « bâtarde » étant donné que les modèles ont des dimensions relativement imposantes avec des ouvrants mais que cela permet en réalité d’obtenir des miniatures de taille moyenne à des tarifs très abordables. Ainsi, cette échelle est plutôt boudée des collectionneurs et, à l’inverse, privilégiée par un large public dont le but n’est pas forcément de collectionner.

Quoi qu’il en soit, cette Lamborghini n’a pas vraiment vocation à finir dans une vitrine ! Son tarif bien placé (aux alentours des 15 euros si je me souviens bien) permet d’en envisager une utilisation en tant que jouet ou aussi bien en tant que modèle à exposer.

Notons par ailleurs que maintenant Bburago a fait un bond en avant du point de vue de la qualité de ses modèles. Leurs dernières collections « Bburago Signature » en 1/18 s’échangent contre une somme un peu plus importante mais disposent d’une qualité perçue qu’on ne peut que saluer.

Sur ce cliché, la miniature paraît effectivement instable en raison de la faible largeur des pneus, d’une hauteur de caisse peu fidèle à celle du modèle original et d’un gros jeu de fonctionnement des roues leur donnant une position oblique lorsqu’elles sont tournées. Un œil avisé notera que l’essuie-glace avant est positionné du mauvais côté.

Au premier abord, la qualité perçue ne semble pas être trop au rendez-vous. Aucune surprise cependant car on sait à quoi on s’attend avec une telle offre. Ce qui m’interpelle le plus, c’est comme une différence dans les proportions. Tandis que le modèle original paraît trapu et collé à la route, cette réplique paraît presque frêle sur ses roues. Cela s’explique en fait par l’utilisation d’une base commune aux modèles de cette échelle, ayant pour conséquence directe d’avoir une garde au sol standardisée et donc plus élevée que pour le modèle authentique. Autre conséquence : l'utilisation commune du même type de pneus pour tous les modèles utilisant cette base. On se retrouve ainsi avec des pneus beaucoup moins larges que sur le modèle original, forcément cela peut créer la confusion pour tout pointilleux.

Le moulage de la voiture et la qualité de la peinture sont moyens. Les miniatures 1/24 étant par défaut en moulage Die Cast (procédé spécifique de moulage à base d'alliages d'aluminium, de magnésium et de zinc) pour permettre l’implantation d’ouvrants, on se retrouve avec un moulage en plusieurs parties. Une différence de teinte peut être observée entre certains composants. C’est par exemple le cas entre les portes et la carrosserie, ou encore pour les entrées d’air latérales, bien que cette différence soit minime. Les exigences sur les jeux d’assemblage étant également faibles, on se retrouve avec des ouvrants assez grossiers dans leur traitement.

Ici en vue latérale, on peut remarquer que quelques simplifications ont été faites. Par exemple, le pilier B (montant entre la porte avant et la vitre arrière) n’est pas de couleur noire comme sur le modèle original. Cela casse un peu la ligne DLO (un effet de style utilisé dans l’industrie automobile permettant la lecture graphique des vitrages comme un élément unique grâce à la teinte noire des montants). De même, l’espace d’implantation du rétroviseur n’est pas peint en noir contrairement au modèle d’origine.

On notera une petite décalcomanie à peine lisible derrière l’entrée d’air latérale et les répétiteur de clignotant latéraux peints sur carrosserie au niveau du passage de roue avant.

Les roues manquent de réalisme dans leur texture mais sont fidèles à celles du modèle original dans leur forme. Derrière, on peut percevoir une reproduction des disques ventilés mais je la trouve peu convaincante. Cela ressemble davantage à une éponge grise selon moi 🤭

En vue avant, on peut percevoir l’aspect cheap du modèle. Les rétroviseurs ne paraissent même pas symétriques, les détails sont grossiers et les autocollants appliqués semblent soit aux mauvaises proportions, soit de travers. Ainsi, hormis les entrées d’air non percées mais qui font l’effort de détailler des grilles, on notera que les contours des feux sont assez approximatifs (même remarque pour les optiques), que le logo paraît un peu gros et que la plaque d’immatriculation est légèrement en biais.

Le constat est peut-être plus flagrant encore à l’arrière. On peut déjà voir que le moulage présente des défauts si l'on se réfère au côté gauche avec des jonctions plus qu’approximatives. Les grilles font également assez factices. Les échappements font cheap au possible car pleins et d’un plastique à effet chromé pas très flatteur. Notons que les feux ne présentent qu’une teinte de couleur, et que malgré des nuances un peu plus foncées, les codes couleurs ne sont pas du tout raccord avec le modèle authentique.

On notera que le logo Lamborghini est appliqué beaucoup trop haut sur le coffre et que le troisième feu stop grossièrement peint manque vraiment de réalisme. Et je ne m’attarderai pas sur le jeu du capot arrière qui donne l’impression d’un volet supplémentaire au-dessus de la baie moteur.

Notons enfin que les glaces de rétroviseur ont tendance à vite se faire la malle. Il n’en restait plus qu’une seule pour cette séance photo et cette dernière s’est même envolée pendant une prise de cliché (il y avait du vent ce jour-là) ! Au moins c’est symétrique à présent 😅.

Comme dit précédemment, le plus gros avantage des modèles 1/24 est la présence d’ouvrants. Ici, la miniature nous fait même le privilège d’arborer les portes en élytre ! C’est entre autres ce qui fait sa valeur ajoutée. Et cela nous permet également de jeter un œil à l’intérieur de cette miniature. Notons que dans un souci de simplicité et pour éviter des casses, les portes ne disposent pas de vitres.

Compte tenu de la taille de la miniature et de l'engoncement caractéristique des habitacles de Lamborghini, pas évident de pouvoir bien observer l’intérieur de la miniature !

On notera qu’en dépit d’un moulage qui nous permet de bien reconnaître l’intérieur, le niveau de précision est très grossier. Difficile de discerner des détails dans le dessin de la planche de bord ou encore des compteurs. Certes, des plastiques de différentes couleurs et différents aspects ont été utilisés, mais certains détails détonnent particulièrement. Le levier de vitesse a un aspect peu réaliste et géométrie oblique et très longue assez étonnante (j’en déduis que c’est une boîte manuelle qui a été reproduite ici), le pédalier utilisant le même type de plastique n’est pas très beau non plus. Le rétroviseur intérieur beige ne s’intègre pas du tout à cet habitacle et la texture de plastique utilisée pour la planche de bord est tout sauf flatteuse !

On notera quand même que les seuils de portes ont été détaillés. En revanche, aucune trace du frein à main positionné normalement entre le longeron et le siège conducteur.

Dans la baie moteur, on est un peu loin de reconnaître le fameux V12 ! Heureusement, une étiquette appliquée légèrement de travers nous rappelle qu’il s’agit de ce moteur dans sa cylindrée 6.2L. La finition de chrome et les logos rouges ne me semblent pas être de la partie sur le modèle authentique… on notera cependant que le bloc semble avoir été moulé en intégralité puisqu’on peut voir quelques éléments plus en profondeur. Malgré tout, je saluerai l'effort d’avoir tenté de faire une finition carbone avec du plastique bas de gamme tout autour.

Je dois reconnaître que les soubassements sont plutôt détaillés pour un modèle de cette échelle. En dépit de la qualité des plastiques, on peut observer plus d’éléments caractéristiques de l’auto que sur certaines miniatures 10 fois plus chères. On peut ainsi apprécier le détail de la géométrie des trains roulants, des suspensions et du système de transmission. Les vis de fixation sont un peu grossières mais pas choquantes pour du 1/24. Dommage en revanche que l’on voie tout l’intérieur creux du modèle au niveau de la partie arrière.

Conclusion : un plaisir malin ?

Comme dit en fin de mon article précédent, il n'est pas très évident d'émettre une conclusion objective sur l'évaluation d'une miniature qui est davantage un jouet qu'un modèle à collectionner. Il n'empêche qu'à un tel tarif, la tentation de posséder une petite supercar jaune peut se comprendre. L'amateur de miniature fanatique de supercars des années 2000 ou plus généralement de Lamborghini devrait y trouver son bonheur, ne serait-ce que pour agrémenter une collection de novice ! Autre avantage de ce type de miniature : elle ne craint pas grand chose. Aucun gros risque à l'exposer sur un meuble avec risque de chute si des enfants ou animaux le provoquent (bien sûr, ce n'est pas souhaitable !). Rappelons enfin que ce type de miniature offre un bon rapport dotation/prix, ce qui peut donc valor son argent !


Le verdict Miniatures Pour Rêver*

Qualité :

Niveau de détails : ☁ ☁

Dotation** : ☁ ☁ ☁

Prix/prestations : ☁ ☁ ☁ ☁ ☁


Note finale : 11/20

*chaque paramètre est évalué sur une échelle de 0 à 5

**évaluation de la présence d'éléments de type : roues tournantes, ouvrants, roues orientables, synchronisation roues/volant, suspensions

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