Bien plus qu'une simple berlinette de course de 60 ans, l'Alpine A110, c'est avant tout un mythe de l'automobile de course française...
L'Alpine A110 est une voiture sportive française développée par Jean Rédélé (pilote automobile et concepteur chez Renault) et fabriquée à Dieppe par Alpine entre 1962 et 1977 à partir de mécaniques Renault.
Célèbre sous sa forme de berlinette, l'A110 a été championne des rallyes en 1971 et 1973.
Histoire du modèle
Introduite en 1962 au Salon de Paris, l'Alpine A110 se présente comme une évolution de l'A108. Elle bénéficie toujours d'un châssis-poutre en acier avec une carrosserie en fibre de verre-polyester et d'un moteur en porte à faux arrière. Mais la principale différence avec l'A108 est un arrière agrandi pour pouvoir accueillir le nouveau moteur quatre cylindres Renault à cinq paliers, ceci lui donnant un style plus effilé.
Comme l'A108, l'A110 est disponible en berlinette « Tour de France » et en cabriolet. La nouvelle carrosserie du coupé 2+2 (en) GT4 est fabriquée par Chappe et Gessalin (CG).
La voiture a construit sa renommée internationale grâce à la compétition. Elle écume tous les rallyes nationaux et remporte beaucoup de victoires, sacrant plusieurs champions de France à son volant (Jean Ragnotti par exemple). Sa carrière internationale commence à la fin des années 1960 et se poursuit au début des années 1970 dans le nouveau championnat international de constructeurs en rallye.
Gagnant la majorité des épreuves en Europe, elle est la voiture de rallye la plus performante en 1971, début d'un historique unique dans le sport automobile face aux Porsche 911, Ford Escort Twin cam et Lancia Fulvia HF. Parmi ses victoires notables, l'A110 gagne le rallye de Monte Carlo avec le pilote suédois Ove Andersson.
L'A110 évolue en étant équipé des moteurs améliorés de la R8 Major et de la R8 Gordini. Elle commence alors à acquérir un certain palmarès sportif.
Après avoir gagné des rallyes en France et à l'étranger avec le « moteur Cléon-Fonte » conçu par l'ingénieur René Vuaillat de la R8 Gordini 1 108 cm3 et 1 265 cm3, elle sera équipée à partir des modèles 1969 du « moteur Cléon-Alu » de la Renault 16 TS.
Avec deux carburateurs double corps Weber 45, le moteur de la version 1600 S délivre jusqu'à 125 ch DIN permettant alors d'atteindre une vitesse de 205 km/h.
Pour 1969, les A110 reçoivent aussi une carrosserie modifiée plus étanche avec en série les projecteurs supplémentaires montés en option depuis deux ans.
Au-dessus du pare-chocs avant de l'A110, sont installés des clignotants rectangulaires remplacés un an plus tard sur les modèles 1972 par ceux de la Citroën Dyane.
En 1971, la suspension arrière de la version civile 1600 SC reçoit les triangles superposés de l'A310 à la place du train arrière à demi-arbres oscillants. Le nombre d'écrous par roue passe de trois à quatre. Les poignées de portes sont remplacées par des boutons-poussoir et le panneau arrière démontable fournit un accès plus facile au compartiment moteur/boîte de vitesses.
Pour 1977, la dernière année de production, l'A110 1600 SX adopte un tableau de bord modifié et les roues de la nouvelle A310 V6.
La modification du châssis, avec l'utilisation de la suspension arrière à double triangulation de l'A310 sur la version SC, n'augmente pas les performances et est boudée par les pilotes, car modifiant trop le caractère de la voiture. L'A110 1600 S reste ainsi la plus glorieuse en palmarès.
La cote des autos de compétition Groupe 4 faites à l'époque (non réalisées actuellement...) est plus élevée que celle des autos de série, ceci étant vérifiable facilement par le fait d'avoir un palmarès, officiel ou non.
La berlinette A110 est devenue l'auto mythique des succès français en rallye dans les années 1960 et 1970 toujours aussi réputée de nos jours.
La miniature
Pour cet article sur la berlinette A110, rendez-vous au parc de la Citadelle à Strasbourg, dans les petits bosquets en haut des remparts qui l'entourent (un bel endroit pour passer des après-midi de révisions au calme par beau temps d'ailleurs).
L'A110 m'accompagne en posant fièrement dans les graviers du sentier, on remarque son allure élancée, son regard particulier avec ses optiques rondes, un bleu métallisé qui rend très bien, et le tout dans un réalisme plutôt satisfaisant.
A l'extérieur, outre cette belle carrosserie on remarquera de nombreuses touches de chrome fidèles au modèle original sur les poignées de porte, les pare-chocs avant et arrière, les nervures du capot, les jantes et sur les contours de vitres. Ils donnent un aspect réaliste à la voiture mais contribuent aussi à la rendre plus soignée. On remarquera également les grilles d'aération, les clignotants avants mais aussi les badges Renault et Alpine à l'avant. Enfin, la plaque d'immatriculation de l'époque, avec le département 76 qui correspond aux alentours de Dieppe, ville où est fabriquée la berlinette.
Le profil de l'Alpine est particulier, une allure qu'on reconnaît rapidement semblable à aucune autre, une ligne effilée et une couleur bleu singulière. On remarquera cette nervure sur le côté, très caractéristique des voitures de sport des années 50-60-70. On notera enfin que les pneumatiques sont fidèles au modèle original, elles surprennent par leurs proportions : plutôt larges vu leur diamètre.
La berlinette A110 possède un arrière allongé, une ligne comme étirée et qui plonge ensuite verticalement. C'est beau à contempler, surtut que ce type de design est plutôt rare de nos jours.
Bien entendu, ce modèle dispose d'ouvrants, on peut ainsi jeter un œil à l'habitacle de la berlinette. Au premier regards, on est très surpris par la fidélité de reproduction, tous les éléments sont là. Ce qui étonne aussi c'est la "qualité" des matériaux, certes tout est en plastique noir brut, mais il adopte des motifs pour imiter la matière originale et donner un aspect plus réaliste ! On notera également les autocollants/décalcos comme par exemple sur le tableau de bord ou sur le levier de vitesse.
Toutefois, il suffit de lever nos yeux pour regarder le plafond pour être déçu : on constate que les surfaces vitrées sont en fait une même pièce en plastique transparent qui est bien visible dans l'habitacle... c'est pas top niveau esthétique, mais il faut avoir l’œil pour l’apercevoir.
L'avantage de la reproduction en miniature d'un modèle ancien, c'est que l'habitacle dispose de moins de commandes, il est plus simplifié. Ce qui rend la miniature plus simple à reproduire et bien plus réaliste pour un prix attractif, ce qui ne serait pas le cas pour la qualité d'un modèle plus récent au même prix.
A l'arrière, on peut également ouvrir le compartiment moteur pour apercevoir toute la mécanique qui a fait le succès de l'A110. Le moteur et quelques éléments mécaniques sont présents, Mais on est un peu déçu par la qualité du moteur : il est tout en chrome, ce n'est pas très réaliste... mais il fallait bien un défaut à cette Alpine.
Les optiques de phare avant (comme arrières) surprennent par leur qualité et leur réalisme, bien joué : La face avant est vraiment bien réussie en général, on retrouve aussi ce capot nervuré et les touches de chrome si caractéristiques de la berlinette.
Conclusion : la berlinette légendaire
Si l'extérieur est très bien réalisé et fidèle à la carrosserie du modèle orignal, l'intérieur l'est tout autant, si ce n'est que les matériaux employés ne sont pas très valorisants et que certains éléments ne pardonnent pas (pièce en plastique transparent visible, moteur tout en plastique type chrome comme sur un jouet). Mais en général, le modèle fait part d'une bonne qualité et d'un bon rapport qualité/prix qui ne fera hésiter aucun collectionneur.
L'Alpine A110, c'est avant tout un mythe, la berlinette normande légendaire qui a permis au coureurs français de triompher en courses et rallyes. Ainsi posséder une A110 dans sa collection peut être un plus, surtout si l'on collectionne les Renault, les Alpine, ou les voiture françaises mythiques (comme la 4L, la DS, la 2CV et j'en passe). Elle peut donc être recommandée pour tous les types de collectionneurs de miniatures... ou de miniatures pour rêver !
Bien plus qu'une simple berlinette de course de 55 ans, l'Alpine A110, c'est avant tout un mythe de l'automobile de course française. Toujours aussi appréciée et légendaire, elle semble intemporelle... ou presque, elle vient d'être succédée par une nouvelle version : l'Alpine A110 de 2017, qui reprend beaucoup de codes stylistiques de la voiture mythique ; personnellement je suis déjà conquis par cette nouvelle version qui n'a d'ailleurs pas à rougir devant certaines Porsche !