Concept-car annonciateur du nouveau design de Peugeot pour la décennie 2020, l'e-Legend a matérialisé le rêve d'une muscle-car électrique française et conquis le grand public. OttOmobile a reproduit cette auto si particulière pour le plus grand plaisir de nos yeux ! Est-elle aussi séduisante que l'originale ?
Histoire du modèle
Dessinée par Pininfarina, la Peugeot 504 Coupé est sans doute parmi plus belles Peugeot de la seconde moitité du XXième siècle.
Au cours des années 2010, on observe une tendance de Peugeot à renouer avec ses racines stylistiques : le badge de dénomination du modèle réapparait sur l'avant du capot par exemple. Certains modèles s'inspirent des lignes de leurs ancêtres comme la 208 qui s'inspire de la 205 ou la 508 son aieule 504 dans la forme de son faciès.
En 2018, la 504 Coupé fête ses 50 ans. L'occasion pour la marque au lion de la célébrer ce modèle en imaginant sa réinterprétation contemporaine. De cette idée naît le projet P18 qui aboutira au concept-car Peugeot e-Legend. Un coupé au style néo-rétro futuriste, puisque combinant performance électrique, conduite autonome et intérieur modulable. Le nom e-Legend fait à la fois référence à un hommage à un véhicule mythique (légendaire) réinterprété par un véhicule électrique (d'où le "e"), mais on peut aussi y voir une ressemblance avec le mot "elegant".
Présenté en septembre 2018, peu de temps avant le Mondial de Paris, le concept-car fait de nombreuses références stylistiques à la 504 Coupé. Le capot long, la ligne de toit tendue et plongeant obliquement sur le coffre, le montant B (pilier central) fin, les pare-chocs flottants, les doubles feux à l'avant et les triples feux de chaque côté de l'arrière sont accentuent l'effet néo-rétro. Le logo du lion debout, encore utilisé sur les modèles de la marque, n'est pas présent mais c'est le logo de 1960 (un blason de lion sous l'inscription PEUGEOT) illuminé qui trône à la place sur la calandre. À l'intérieur aussi, le velours de soie couleur bleu-canard est une référence directe à la 504 Coupé qui arborait des textures similaires dans son habitacle. La forme des sièges, larges, sans appuie-tête et à garniture en stries est aussi une inspiration du modèle original.
Quelques détails de l'e-Legend : son nouveau logo rétroéclairé à l'avant ou encore l'inscription E-LEGEND apposée sur le capot, les flancs et le coffre (crédits : Peugeot)
Conciliant à la fois des lignes inspirées du passé et des technologies embarqués d'avenir, l'e-Legend incarne une histoire du patrimoine de Peugeot et communique sa vision : accélérer le pas sur l'électrification et l'automatisation de la conduite sans pour autant oublier les gènes du passé. Conscients que les véhicules du futur, électrique, autonomes et digitalisés à souhaits peuvent être synonymes d'ennui pour nombre de passionnés d'auto, les designers de Peugeot ont interprété l'exercice de manière à donner naissance à un véhicule qui, au-delà d'être futuriste, est avant tout centré sur l'expérience à son bord, c'est à dire de passer un moment plaisant et mémorable en tant qu'usager du véhicule.
L'e-Legend se révèle comme une vitrine technologique des innovations dont la marque est capable : le concept-car est 100% électrique, embarquant un moteur de 340 kW (environ 460 chevaux) et 800 Nm de couple délivrant la puissance aux 4 roues par transmission intégrale. De quoi expulser un 0 à 100 km/h en moins de 4 secondes et atteindre une vitesse de pointe de 220 km/h selon le constructeur. L'autonomie n'est pas en reste, puisque le concept embarque une batterie 100 kW permettant une autonomie d'environ 600 kilomètres. Cette dernière peut se recharger par induction ou bien sur prise 200 kW pour une recharge rapide de 500 kilomètres en près de 25 minutes !
À l'extérieur, le concept-car arbore des lignes aux proportions harmonieuses et des dimensions cohérentes : 4,65 m de long, 1,93 m de large et 1,37 m de haut. Le concept arbore une peinture grise teintée de reflets couleur champagne. Selon la lumière, elle arbore un aspect tantôt très brillant façon chrome, tantôt sous un aspect de bronze poli. Cette technique de peinture a été réalisée par les mêmes procédés que pour les flacons de parfum hauts-de-gamme. Les proportions sont traitées en trois volumes :
Une partie inférieure aux soubassements noirs, qui abrite en fait la batterie du véhicule, refroidie par air grâce aux ailettes que l'on peut voir sur l'avant des bas de caisse;
Une partie centrale traitant les flancs de la voiture d'une manière radicalement contemporaine avec des lignes acérées et intégrant des surfaces négatives dans les arches de roue faisant office d'entrées d'air à l'avant;
Une partie supérieure, traitant les volumes et le Day Light Oppening (DLO, correpond à la forme des surfaces vitrées) d'une manière réminiscente à la Peugeot 504 Coupé. Les montants sont très fins, la ligne de toit est plate et le pare-brise est constiuté de trois parties vitrées encadrées d'un arceau métallique peint en noir. De même, la lunette arrière se constitue de trois facettes de verre encadrées.
À l'avant, l'auto arbore un faciès agressif et statutaire. Le capot nervuré plonge sur une calandre qui s'illumine jusqu'aux feux en partant du logo central rétroéclairé. Les feux arborent un motif à double rectangles en hommage à la 504 Coupé. Ils sont chacun séparés en deux par des motifs verticaux en forme de griffe. Le pare-chocs flottant noir arbore en son centre les lettres de Peugeot gravées avec espacement et surmontées côté passager d'un petit motif du drapeau français.
À l'arrière, le concept est également une référence à la silhouette de la 504 Coupé, la chute nette de la ligne du pavillon de toit et la ligne ramassée du coffre en sont une première évocation dans la forme. La signature lumineuse des trois griffes de lyon de chaque côté du coffre est une seconde évocation au modèle, et font également référence aux dernières signatures lumineuse de la marque.
Le concept-car est chaussé de jantes de 19 pouces enveloppées de pneus Michelin. Ce sont des jantes pleines pour conférer plus d'aérodynamisme (et donc d'autonomie à la voiture), mais ces dernières arborent néanmoins des motifs en stries mélant chrome et noir laqué. Au centre, ces jantes trône le nouveau logo Peugeot, équilibré de manière à toujours rester vertical à la manière des centres de moyeu Rolls-Royce.
Pour ouvrir la porte du concept-car, il suffit d'apposer son doigt sur un petit emplacement à la base du montant central. Par reconnaissance digitale, l'auto ouvre alors la porte et accueille son conducteur en affichant son nom sur un écran LCD horizontal noir situé à la base du montant arrière.
C'est surtout à l'intérieur que les innovations du concept sont réellement visibles et que son aura se ressent. Bien plus qu'un modèle performant, l'e-Legend est un véhicule à conduite hautement autonome. Son intérieur a été conçu à l'image des usages nouveaux proposés par ces véhicules de demain. De nombreux écrans sont intégrés, comme par exemple des écrans individuels de 12 pouces, rétractables électriquement, en lieu des pare-soleils et surtout une grand dalle LCD de 49 pouces qui court tout le long de la planche de bord à hauteur des genoux ! Il déborde même jusque sur les portes qui intègrent des écrans de 29 pouces, proposant ainsi un affichage en vue périphérique. Ce grand écran permet aux passagers de regarder du contenu vidéo, jouer à des jeux mais aussi de montrer une vue panoramique de la route, comme si l'avant de la voiture était transparent, pour augmenter la sensation d'immersion. Au total, 16 écrans sont présents dans l'habitacle du concept-car.
En prenant place à l'avant du concept-car, on remarque l'accoudoir central qui se prolonge en une interface tactile de 6 pouces, inclinée et orientée vers le conducteur. Cette interface permet de sélectionner un des quatre modes de conduite du véhicule proposés, à savoir...
Deux modes de conduite autonome:
SOFT: un mode qui privilégie le confort des occupants en évitant de les surcharger en informations visuelles. Les informations affichées sur les écrans restent relatives à la conduite du véhicule;
SHARP: un mode qui privilégie le plaisir et la distraction à bord. Les écrans proposent un contenu visuel immersif, centré sur des activités de loisir et/ou de productivité;
et deux modes de conduite 'manuelle' :
LEGEND: un mode de conduite orienté pour les grands trajets routiers et qui se centre sur l'esprit de la 504 Coupé : les écrans de l'habitacle synthétisent l'aspect d'une planche de bord en bois vernis et un tableau de bord à 3 compteurs.
BOOST: l'expérience de conduite est maximisée en augmentant l'immersion en conduite. Les écrans de la planche de bord synthétisent la vue 'transparente' permettant de voir toute la route sous un plus grand angle de vue et augmenter la sensation de vitesse.
La planche de bord intègre de nombreux éléments en bois : une essence exotique qu'est le Paldao, provenant ici de forêts renouvelables. Il renforce l'aspect vintage de l'intérieur et se voit mis en valeur par son contraste avec les éléments noirs brillants et surtout le velours bleu-canard.
Les sièges dessinés en forme de H et arborant des mousses en motifs verticaux sont non seulement inspirés de ceux de l'authentique 504 Coupé mais sont aussi le fruit d'une optimisation de leur forme pour plus de légèreté sans compromettre leur compacité. Les mousses sont à mémoire de forme et les appuie-têtes sont ajustables et rétractables dans le dossier. Même les ceintures de sécurité sont intégrées de façon harmonieuse dans le siège avec des matériaux flatteurs employés pour leurs points d'ancrage.
Pour maximiser l'expérience vécue à bord, Peugeot a fait appel à Focal, son partenaire de l'industrie acoustique. Ce fabricant (également) français a apporté son expertise pour proposer une barre de son sous le pare-brise et plusieurs enceintes hi-fi qui proposent des fonctions sonores inédites:
Le « mapping », qui consiste à communiquer des informations audio liées à la conduite que seul le conducteur peut entendre, de manière à ce que les passagers puissent écouter de la musique sans interruption;
Le « zoning », qui comme la première fonction permet d'individualiser les sons diffusés dans l'habitacle. Ainsi, chaque occupant du véhicule peut disposer de sa propre musique, le plaçant dans sa bulle de confort sans gêne des autres usagers.
Une collaboration avec l'entreprise Soundhound a également permis l'intégration d'une intelligence artificielle connectée qui se matérialise par un assistant vocal personnel communicant des informations liées à la conduite autonome. Elle permet avant tout de changer de mode de conduite, diffuser une playlist ou encore ouvrir les portes de la voiture à la suite d'une simple commande vocale de l'usager.
Deux parfums ont également été crées pour diffuser une ambiance à bord du véhicule : "E-Legend" et "Fleur Narcotique". De quoi chouchouter les occupants en douceur.
L'intérieur de l'e-Legend en mode de conduite autonome (gauche) et en mode de conduite conventionnel (droite) où le volant et les compteurs sont sortis de la planche de bord (crédits : Peugeot).
En mode autonome, la planche de bord se veut très pure dans sa forme : elle se résume au grand écran central surplombé de la barre son Focal. Lorsqu'un mode de conduite manuel est enclenché en revanche, l'habitacle se métamorphose. Les pédales, jusqu'ici reculées au maximum, se rapprochent du conducteur. La barre de son est translatée vers le haut pour permettre le déploiement d'un volant bois à double méplat qui se tourne en position verticale une fois en position, le tout dans une cinématique travaillée et high-tech pour donner un bel effet "waouh". Les sièges avant s'inclinent également, avec des repose-bras qui se déploient sur les côtés de manière à proposer une atmosphère plus relaxante.
La vloggeuse Supercar Blondie a pu découvrir le concept-car e-Legend pour la première fois en public et faire une démonstration de son mode "suiveur" (crédits : Supercar Blondie)
L'e-Legend intègre d'autres technologies plus inédites dont il peut faire la démonstration. Par exemple, sa conduite autonome de niveau 4 lui permet de suivre son propriétaire au pas (un peu comme un chien) par détection des clés. Le volant peut aussi effectuer des rotations sur lui-même grâce à la technolgie Steer-by-Wire, c'est à dire qu'il n'y a pas de liaison mécanique entre ce dernier et le train directionnel. C'est aussi cette technologie qui permet de rétracter/déployer le volant dans l'habitacle.
Voici la vidéo officielle de présentation de l'e-Legend (crédits : Peugeot)
Le concept e-Legend a trouvé son public, conquis par les lignes et l'esprit du véhicule. Si bien qu'après le Mondial de Paris, des admirateurs ont lancé une pétition pour que le modèle soit décliné en production de série. Bien que Peugeot ait déposé le nom « 504 Legend » quelques mois plus tard, le PDG de PSA, Carlos Tavares, annonça le 25 Avril 2019 que le modèle ne connaîtra pas de version de série. Pour être rentable, la voiture qui en découlerait doit être produite à 20 000 exemplaires chacun à 80 000 euros l'unité. Des chiffres manquant de réalisme pour envisager un passage en production. Néanmoins, on se remémorera l'e-Legend comme d'un concept-car fascinant, avant-gardiste et aimé du public. Pour preuve, l'e-Legend Concept a été élu « Plus beau concept-car de l'année 2018 ».
Deux de mes clichés de l'e-Legend, pris au Festival Automobile International en Février 2019 (crédits : William Emond, Love My Car)
L'e-Legend aura fait d'autres apparitions dans des salons et évènements automobiles portés sur le design comme à la villa d'Este ou bien au Festival Automobile International où j'ai eu la chance de le photographier en Février 2019 !
Le fabricant
OttOmobile, c'est une entreprise française assez jeune (à peine 15 ans) fondée par deux passionnés issus du milieu de la conception automobile 3D et de Norev.
Cette société compte aujourd'hui une quinzaine de salariés en France et environ 200 en Chine où les modèles sont fabriqués. En France, les locaux sont partagés avec un autre fabricant : le français Solido !
L'entreprise a pour ambition de commercialiser des modèles populaires et dignes d'intérêt. C'est un fabricant spécialisé dans les modèles 1/18 mais qui propose parfois de belles répliques au 1/12 ! Les modèles produits sont en résine, cela permet une conception du moule moins onéreuse par rapport à des modèles en DieCast (alliages de métal) mais prive les miniatures d'ouvrants.
OttOmobile a réussi à se faire un beau nom dans l'univers des miniatures grâce à un bon rapport qualité/prix : pour moins de 80 euros on peut s'offrir une miniature neuve traitée avec une bonne quantité de détail, un moulage précis et une peinture qualité constructeur appliquée en deux couches. Les miniatures sont produites en série limitée et la grande majorité d'entre elles est proposée à la vente en ligne sur le site du fabricant ! De quoi fidéliser les clients et privilégier la vente directe en limitant le phénomène de marge effectué par les revendeurs.
Le fabricant dispose d'une fidèle communauté de passionnés pouvant précommander sur le club OttOmobile, mais aussi suggérer des modèles à réaliser à l'avenir. Les modèles de rallye par exemple, assez rares dans le paysage de la miniature, aboutissent souvent suite à des recommendations.
Le succès d'OttOmobile a toutefois généré quelques inconvénients : des séries limitées à 3 000 exemplaires trouvent parfois difficilement moyen de s'écouler et à l'inverse des séries limitées à 1000 exemplaires partent très vite, d'autant que le phénomène est accéléré par la spéculation sur la revente des modèles, plus onéreux en occasion que neufs ! En bref, il vaut mieux saisir l'occasion d'acquérir un modèle qui vous intéresse tant qu'il est disponible à prix décent.
La miniature
Produite en 2020, la Peugeot e-Legend était disponible à la précommande pour une arrivée fin Septembre 2020 auprès des particuliers. Il s'agit vraisemblablement du premier concept-car du fabricant. À cette époque, je n'avais ni le budget ni l'intérêt pour suivre OttOmobile et donc entendre parler de cette réalisation. Plus de deux ans plus tard, je découvrais l'E-Legend miniaturisée avec la déception de voir les exemplaires affichés à la revente avec un prix désormais à trois chiffres. Un peu de patience me fut nécessaire pour trouver un exemplaire neuf revendu tout juste sous la centaine d'euros. La voici à présent à compter dans les rangs de ma petite collection d'un intérêt particulier pour les concept-cars !
Le déballage d’une miniature Otto me renvoie directement en enfance. Il y a d’abord l’impatience de savoir le modèle arrivé et le décompte des jours avant la livraison, puis vient le jour de la réception où il ne me faut pas très longtemps avant de déballer le carton et sortir le véhicule de l’emballage de polystyrène !
En fait, c’est une vraie expérience sensorielle puisqu'en déballant ressortent les odeurs de colle et de résine liées à l’assemblage, il y a des bruits de scotch et les craquements du polystyrène lors du déballage, et bien sûr l’expérience visuelle de découverte, accompagnée de l’expérience du toucher au moment de sortir la carrosserie froide des papiers doux… à quand l’ouverture d’une chaîne YouTube ASMR me direz-vous ? 😋
Comme pour les autres nombreux modèles du fabricant, la miniature se ressent bien dans les mains. Biais sans doute psychologique, mais la masse d’une miniature est souvent interprétée comme gage de qualité puisque suggérant la présence de nombreux éléments. Ici cette masse ferme s’explique par l’utilisation de résine, forcément plus lourde que les métaux et pourtant plus fragile.
La première impression est positive, sans pour autant aller à l’effet "Whaouh". L’aspect général de la miniature et le nombre de détails qu’elle présente sont gage d’une indéniable qualité de finition. Les dimensions sont aussi très raisonnables, surtout pour un concept-car. Un premier coup d’œil autour de la miniature me confirme que l’assemblage est bon… ou presque, on va y venir !
Le moulage de la carrosserie est une bonne réussite. Le concept-car mêlant arrêtes saillantes et lignes galbées, c’est une carrosserie qui ne doit pas être facile à mouler, mais ici l’exercice a été bien exécuté. Une démarche qu’on peut, d’autant plus saluer compte tenu des possibles contre-dépouilles dans le moulage des formes négatives au-dessus des passages de roue !
Bien sûr, quelques simplifications dans la forme ont été opérées. Les plus visibles concernent la prise d’air en haut du capot, non traversante, et le moulage du bas de caisse dont les ailettes sont évidemment moins fines et saillantes que sur le modèle d'origine ! Ceci dit cette partie présente malgré tout des parties fines et saillantes conservées, chapeau.
Un moulage très fin a été effectué pour les rétroviseurs, c’est réussi. Ces derniers ne présentent pas de miroir de fait de leur très petite taille !
Évidemment, comme il n’y a pas d’ouvrant, je n’ai rien à dire sur les ajustements de carrosserie ! Ceci dit, les joints entre chaque élément sont tellement fins que les résidus de polystyrène de l’emballage se coincent dedans… ils ne sont pas évident à sortir !
La peinture est appliquée avec soin mais présente de légers effets peau d’orange par endroits, sur le coffre et le capot par exemple. Je ne sais pas s'il s’agit exactement de la même teinte que celle du modèle originel (en toute logique, non, puisque la peinture du concept a fait l’objet d’un procédé très spécial de mise en application), mais l’effet à la lumière est différent. Il n’empêche que la teinte est très brillante et permet de sublimer le travail des forme sous la lumière.
Au moment où j’écris ces lignes, je viens d’ailleurs de repérer ma surface préférée sur cette miniature : une surface à laquelle on porte peu attention, mais ici particulièrement travaillée et complexe. À cet endroit, il y a beaucoup de tension dans les lignes. Cette "facette" assure la jonction entre le capot au haut de l’aile avant et aux flancs, légèrement bombée au niveau du passage de roues. Voyez donc sur la photo ci-contre !
C’est un observant la partie arrière que j’ai découvert un défaut de cette miniature, du moins de cet exemplaire : le jeu d’assemblage du bas du bouclier arrière est tel que ce dernier a été monté oblique. On peut surtout le constater côté conducteur. La pièce étant à la fois fragile et difficilement ajustable, il est préférable de la laisser ainsi. C’est dommage, mais ce détail reste minime à mon humble avis.
La miniature intègre différents éléments d’accastillage d’une manière réussie. Prenez pour exemple les pare-chocs flottants ou encore l’encadrement chromé des fenêtres latérales. C’est d’autant plus vrai pour les faces avant et arrière, très travaillées, dans la richesse en détail augmente le ressenti de qualité.
De même, le vitrage est très bien intégré dans le moulage, d’une manière à être hermétique à la poussière. Le détail le plus intéressant sur ce vitrage, c’est sa facétisation ! Le pare-brise est en une pièce, mais il est comme plié dans ses recoins pour être divisé en trois facettes de verre (en réalité un plastique transparent ici). Même constat pour le pare-brise arrière d’ailleurs.
Les « piliers » (montants de la cellule habitable) sont particulièrement intéressants à regarder : tandis que les piliers des voitures classiques sont aujourd’hui bien larges pour garantir de la rigidité en crash, c’est ici tout l’inverse esthétique. Le profil est très fin mais il y a de plus nombreux piliers pour avoir suffisamment de rigidité, ce qui explique la facettisation du pare-brise d’ailleurs !
Le pilier C (montant arrière) intègre l’encadrement de votre chromé qui présente un motif de stries horizontales. En son pied, on retrouve la surface digitale indiquant les noms des pilotes. Ici, elle est peinte un peu grossièrement en noir mat et une décalcomanie PEUGEOT y est appliquée légèrement de travers si je me réfère à l'orientation de la typographie sur le concept-car à l'échelle 1.
Le pilier B est également intéressant. Ici, aucun élément de carrosserie visible, uniquement un traitement vitré avec des bandes noires d’encadrement. On décèle le petit triangle au pied de ce dernier, qui sert de partie tactile pour déverrouiller les portes sur le concept-car.
Au-dessus du pare-brise arrière, on notera le troisième feu, stop qui prend ici toute la largeur, mais ça a été matérialisée par des petits points rouges peints. Je ne trouve ça pas très convaincant, même si ça fait le job.
Au bas de ce pare-brise arrière, une petite surface fine qui fait également toute la largeur dispose d’un motif en petites barres verticales. Sur le concept d’origine, il s’agit de bandes LED qui s’illuminent différemment selon l’état du véhicule. Je dois dire que c’est ici bien réaliste.
La face, avant de la miniature est particulièrement travaillée. Les formes saillantes et creusées ont ici été reproduites avec fidélité par Ottomobile, bien que l’exercice n’a pas dû être facile. Le pare-chocs avant a été moulé avec précision, on peut y lire nettement l’inscription PEUGEOT en empreintes négatives en son centre. Ce pare-chocs a sans doute été collé par dessus le moulage. Sur mon exemplaire, il semblerait qu’un poil blanc soit collé d’ailleurs. Sur le côté gauche, le petit motif du drapeau français a été bien rapporté.
On remarquera le petit liseré noir peint de chaque côté juste au-dessus des pare-chocs et qui témoigne du niveau de soin apporté.
Commentaire positif également, concernant l’intégration de la grille de calandre qui intègre le logo Peugeot très bien rapporté. Ici, elle a été moulée en une seule pièce avec les lames sous chaque feu. En réalité ces pièces sont bien séparées mais les mouler ainsi n’aurait pas apporté de plus-value esthétique.
En ce qui concerne les feux, j’étais d’abord sceptique quant à leur dessin, mais il s’agit effectivement de la bonne signature lumineuse : lorsqu’ils sont éteints, ce sont trois griffes que l’on discerne de chaque côté. Allumés, ils s’agrémente de la signature lumineuse à double optiques en référence à la 504 Coupé.
On soulignera aussi le niveau de détail du bas de caisse malgré sa petite taille et sa finesse.
A l’arrière, la qualité de fabrication est également bonne si on fait abstraction du bas de caisse asymétrique. Le moulage creusé de la partie haute sous la malle et la réalisation du pare-chocs sont aussi qualitatifs qu’à l’avant. Le logo Peugeot au centre du pare-chocs aurait néanmoins pu être fait un peu plus clair pour être plus visible.
La barre centrale intégrant les lettres Peugeot est d’une finesse qu’on ne peut que saluer. En revanche, je ne suis pas totalement convaincu par la qualité des griffes pour les optiques arrières, dont le rouge est uniquement peint sur leur face et pas avec la même uniformité.
Aux quatre coins de la carrosserie (sur les capots et flancs), on peut apercevoir une décalcomanie Peugeot e-Legend Concept. Chacune d’entre elles a été bien positionnée et alignée.
Les jantes du concept-car sont un élément de design particulièrement intéressant. Ici, le moulage est fidèle et précis : chaque moindre strie et arête ont été reproduites. Au centre le petit blason Peugeot trône fièrement avec une décalcomanie aux reflets dorés. Autour, les arêtes grises ont été finement peintes. Un exercice peu évident sans doute, qui laisse effectivement transparaître un peu moins de peinture par endroits.
Les jantes ont beau être presque pleines, il y a cinq petits interstices qui permettent d’apercevoir les disques et étriers de frein au travers. Un bel effort de les avoir reproduits alors qu’il ne sont pas visibles, on sent que la miniature a été reproduite avec une certaine passion !
Les pneumatiques sont également qualitatives, c’est d’ailleurs souvent le cas avec les miniatures de ce constructeur.
Comme toutes les miniatures en résine, et donc toutes les OttOmobile, ce modèle ne dispose d’aucun ouvrant. Difficile de prendre de bonnes photos de l’intérieur donc… mais pas impossible. La hauteur contenue du vitrage ne m’empêchera pas de vous montrer la reproduction de l’intérieur, d’autant que les formes, textures et couleurs valent le détour !
Sur l’authentique véhicule, l’habitacle se compose de matériaux comme le bois, le noir laqué, le velours bleu et, bien sûr, de nombreux écrans. Ici, ces textures ont été simplifiées de manière convaincante. Le velours bleu des sièges a été reproduit par une belle peinture bleue sur des surfaces tantôt lisses, tantôt rugueuses sur les sièges. Les surfaces boisées visibles sont pourvues d’un imprimé imitation bois franchement convaincant, et de peinture brune pour les surfaces peu visibles comme le dos des sièges avant. Enfin, les écrans et le piano black sont matérialisés par des surfaces peintes d’un noir brillant et agrémentées de grandes décalcomanies à l’image des interfaces. Les détails sont nombreux et c’est grandement appréciables !
Le moulage de l’intérieur ne déçoit pas non plus, si ce n’est un espacement un peu trop grand entre les panneaux de porte et le reste de l’habitacle. À titre personnel, je suis conquis par la texture des sièges qui donne un bel effet visuel de surface moussée. De petites pièces fines et à la géométrie complexe ont été rapportées, notamment la console centrale et la colonne de direction.
Parlons d’ailleurs de la colonne de direction. Sur cette dernière sont intégrés le volant et le compteur numérique sous forme de 3 écrans. Hélas, celle-ci a été positionnée de travers ! Conséquence : le volant et les compteurs ne sont pas droits. Une erreur d’assemblage pas trop visible mais pénalisante tout de même. Sur ce, aucun doute que cette miniature est l’unique E-Legend avec un volant de travers mais aux roues droites ! Remarque, ce n’est pas si improbable que ça grâce avec direction Steer-by-Wire.
Hormis cela, les décalcomanies sont bien appliquées sur les compteurs, tout comme pour le logo centré sur le volant. Le volant d'ailleurs n'est pas aussi détaillé et fascinant que sur le concept-car d'origine mais son moulage reste satisfaisant malgré tout.
La planche de bord, très fine et assez simple dans sa forme, a été bien modélisée et intègre sur ses côtés les hauts-parleurs siglés Focal en pièce rapportée.
C’est en regardant au-dessous de cette planche de bord que la curiosité nous satisfait : une décalcomanie court sur toute la largeur en reproduisant une carte interactive de ville du futur. Côté conducteur, pas de carte mais un effet bois où l’on distingue des inscriptions dorées au-dessus des pédales, avec flèches respectives pour « BRAKE » et « POWER-UP ».
D’autres décalcomanies sont également présentes dans les portières (pour indiquer les commandes tactiles d’ouverture de porte) et sur les molettes centrales de contrôle du véhicule.
Le pavillon de toit a également été modélisé ici. Le ciel de toit arbore des stries argentées verticales, un motif fidèle à celui du concept-car !
Notons également que les supports de ceinture sont modélisés sur les sièges, tout comme les prises dans les sièges avant et arrière.
Aucune surprise en constatant que les soubassements de la miniature se résument à une surface plane. En effet, c’est souvent le cas pour des concept-cars et encore plus s’ils sont électriques ! Sous cet angle, on peut en revanche mieux observer la présence des disques et étriers. Au centre trône la numérotation de l’exemplaire, produit à 3000 unités au total.
Conclusion : hymne à la passion
Le concept-car E-Legend avait suscité tant d’engouement lors de sa révélation qu’en produire une version miniature pouvait être plus qu’envisageable. C’est avec grande surprise qu’OttOmobile, plutôt connu pour reproduire des modèles français de grande production, s’est prêté à l’exercice et nous a proposé du même coup son premier modèle réduit de concept-car. Un premier exercice plus que réussi, avec un moulage, des coloris, des textures et des niveaux de détails plus que satisfaisants. On se doute d’ailleurs que l’engouement envers ce concept-car a aussi gagné les salariés du fabricant français pour nous livrer un tel exemplaire. Il est même probable que la passion air pris le dessus dans son élaboration. Une motivation qui porte souvent des fruits puisque l’on a entre les mains un modèle réduit de bonne facture (si ce n’est quelques assemblages décevants) et disposant de nombreux petits détails qui raviront le collectionneur curieux et observateur.
En bref, on comprend mieux pourquoi la miniature se fait rare à la vente malgré son tirage en 3000 unités. Le concept-car a fait rêver beaucoup de français qui, collectionneurs ou non, se sont rabattus sur une version à taille réduite à défaut d’un modèle 1:1 dérivé en série. Ceci dit, les quelques exemplaires restant sur le net et vendus plus chers (car les modèles de ce fabricant sont parfois convoités et ont tendance à prendre de la valeur) feront sans doute le bonheur de passionnés de la marque au lion ou amateurs de concept-cars comme je le suis !
Le verdict Miniatures Pour Rêver*
Qualité : ☁ ☁ ☁ ☁
Niveau de détails : ☁ ☁ ☁ ☁ ☁
Dotation** : ☁ ☁
Prix : ☁ ☁ ☁
Note finale : 14/20
*chaque paramètre est évalué sur une échelle de 0 à 5
**évaluation de la présence d'éléments de type : roues tournantes, ouvrants, roues orientables, synchronisation roues/volant, suspensions
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